J’ai découvert Poul Anderson (1926-2001) via son excellent livre Tau Zéro qui narre le voyage interstellaire d’un équipage de 50 personnes au 23e siècle en suivant scrupuleusement les lois de la physique connues de son époque. C’est que Poul Anderson est un des grands auteurs classiques de l’Âge d’Or américain mais longtemps boudé en France par la critique. D’où ma découverte tardive.

Le cycle La Patrouille du temps est souvent cité comme son œuvre le plus connu, en plus de Tau Zéro. Il n’en fallait pas plus pour titiller ma curiosité, d’autant plus que j’adore tout ce qui est voyage dans temps accompagné de ses incontournables paradoxes temporels. Première surprise : le cycle, réuni en quatre volumes (La Patrouille du temps, Le Patrouilleur du temps, la Rançon du temps, Le Bouclier du temps), regroupe en fait une série de nouvelles mettant en scène un personnage récurrent : Manse Everard. Nous suivons ses pérégrinations à travers des temps très différents car son rôle est de mettre de l’ordre dans l’Histoire afin que sa réalité ne diverse pas vers une autre réalité très différente. Une sorte de flic qui veille à que tout se déroule bien sur les rails. C’est qu’il serait tellement facile de modifier le passé et le futur par la même occasion. La surveillance est donc confié à des agents spatio-temporels, un peu comme Valérian et Laureline.

Deuxième surprise : si les paradoxes temporels existent bel et bien, il est une subtilité introduite et développé par Poul Anderson. Si nous tuons notre grand-père, nous n’en disparaissons pas pour autant à condition d’avoir été en amont de l’événement. Notre famille pourrait bien disparaître mais nous restons vivant, sans racine aucune, comme surgi du néant. Le principe de causalité ne s’applique pas systématiquement dans la trame du temps. C’est déroutant mais j’aime bien cette idée nouvelle.

Troisième surprise : bien que ce soit de la science-fiction (SF), nous sommes loin de Tau Zéro qui applique les lois de la physique. Ici, c’est vraiment de l’imagination, une sorte de time opera davantage tourné vers le passé que vers le futur. A travers les aventures de Manse Everad, c’est un véritable cours d’Histoire qui nous est délivré. Nous suivons les fils qui font qu’une civilisation se fait et se défait. Pou Anderson s’amuse à imaginer ce qui se passerait à telle ou telle époque si un événement crucial n’avait pas lieu. J’avoue que c’est ce point là qui me fait décrocher car tout ce qui est histoire, dates et lieux ne m’a jamais plus intéressé que ça.

En somme, le cycle la Patrouille du temps vaut le détour et mérite une place dans votre bibliothèque pour ses idées originales, ses aventures trépidantes et sa réflexion sur le passé. Mais si vous n’avez jamais aimé les cours d’histoire, n’hésitez pas à parcourir certains passages en diagonale.

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