40 ans ! C’est le temps qu’il aura fallu attendre avant de connaître la traduction française de Tau zéro, écrit par Poul Anderson (1926-2001), un des plus grands écrivains américains de science-fiction (SF) des États-Unis paraît-il. Poul Anderson est surtout versé dans la hard science-fiction où une histoire est racontée en respectant au plus près les lois de la physique.

Ce principe est appliqué scrupuleusement dans le livre Tau zéro qui narre le voyage interstellaire de vingt-cinq femmes et vingt-cinq hommes au 23e siècle. Cet équipage, composé de scientifiques et de navigateurs, a pour mission de rejoindre l’étoile Bêta Virginis située à 32 années-lumières de la Terre. Sachant qu’une année-lumière correspond à la distance parcourue par la lumière dans le vide en l’espace d’une année, soit environ 10 000 milliards de kilomètres, faites le calcul…

Comment franchir cette distance inconcevable pour l’esprit humain ? Souvent, les ouvrages de SF imaginent une hyper-espace, des raccourcis dans l’espace-temps via les trous de ver ou n’importe quelle procédé qui détourne la limite incontournable de la vitesse de la lumière (environ 300.000 km/s), vitesse que nul objet ne peut dépasser. Pour cela, l’équipage possède d’un vaisseau dernier-cri : le Leonora Christina, un navire capable de puiser son énergie au cœur même de l’espace et d’approcher au plus près de la vitesse de la lumière. Mais c’est un voyage sans retour car plus la vitesse augmente, plus le temps ralentit dans le vaisseau et si jamais ils devaient revenir sur Terre, ils ne retrouveraient plus leur famille et leurs amis morts depuis belle lurette. Seulement, il arrive un couac au cours du voyage. Forcément sinon ce ne serait pas intéressant. Les voilà alors condamnés à voyager toujours plus loin, toujours plus vite. Comment vont-ils s’en sortir ?

J’étais littéralement scotché au livre et je fus effaré devant la fin, décidément trop tirée par les cheveux tout en étant un régal pour l’imagination. Outre le style clair de l’auteur, j’ai aimé suivre le raisonnement scientifique appliqué à partir des lois de la physique connues de l’époque. 40 ans plus tard, ces connaissances ont évolué et il est intéressant de prendre du recul face à cette évolution. Ce qui fait également la force de Tau zéro est l’aspect physiologique du voyage : comment vivent ensemble cinquante personnes confinées dans un espace restreint et qui savent qu’elles ne pourront plus revenir en arrière ? Les situations sont crédibles et sont toujours d’actualité.

Merci donc au Dr Goulu de m’avoir fait connaître ce livre. Nul doute que je lirai son fameux cycle de La Patrouille du temps, un des plus grands monuments du genre. Miam, miam, j’adore tout ce qui est voyage temporel ! A suivre…

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