La galère dans les règles de l’art

Mosaïques : En vracMôa ! Et vous...

samedi 2 février 2008

Depuis un bout de temps, j’envisageais de partir au ski avec ce crétin qui me sert de beauf… Décision fut prise pour la station Val Thorens samedi dernier. En partant de Lyon. Je profitais des soldes pour m’offrir une nouvelle combinaison de ski, veste et pantalon, avec les chèques de Noël. Cette journée fut mémorable : que d’aventures épiques nous avions affronté ! Je vais vous narrer nos navrantes et poilantes galères… Rien de tel pour se fendre la poire de deux pauvres couillons !

Tout d’abord, vendredi soir, j’étais si excité de partir au ski que j’ai enfilé ma nouvelle combi pour sauter partout comme une puce à travers l’appart ! Vous imaginez le tableau… Si frétillant à l’idée d’affronter les pistes que je n’ai dormi que 3h au plus (non, j’avais un pyjama cette nuit là !). Donc, pas très en forme en montant dans le car de 6h45, contrairement à l’autre enfoiré qu’avait bien roupillé ! Nous arrivons sans problème au parking de l’Orelle, situé bien plus bas que la station Val Thorens, proprement écrite. Après la distribution des forfaits, direction les télécabines C pour rejoindre les pistes. Précisons qu’il est impossible de retourner au car a 16h45 par les pistes. Il faut prendre à nouveau les télécabines qui ferment à 16h30. Ça roule raoul !

Pas grand chose à dire de la matinée si ce n’était deux phrases qui revenaient très souvent:

  • Moi : p’tain, c’est lent ce télésiège !
  • Beauf : dis, le bonnet est assez bas ? Il me couvre bien les sourcils ?

Il s’est explosé la tronche en tombant de façon magistrale de son vélo et depuis il a une balafre au travers de son sourcil gauche qui cicatrice doucement. Il avait la trouille d’avoir un méchant coup de soleil sur cet endroit hautement sensible ! Au point de se tartiner les sourcils de crème solaire et bien sûr blancs étaient devenus les sourcils… Bref, nous étions pénibles l’un envers l’autre, dans la pure tradition des beaufs qui se respectent…

J’avoue que je n’étais pas très frais le matin : fatigué, pas assez mangé. Par contre, un temps splendide : grand soleil et vent quasiment nul. Le Bonheur avec un grand « B » ! Déjà l’heure de la casse-croûte ! Allons y pour déboucher un pinard rouge de derrière les fagots. J’approche le tire-bouchon que nous avions emmené consciencieusement pour se rendre compte que la bouteille est fermée par un bouchon à vis et non en liège. P’tits couillons que nous étions ! Allons y donc pour se baffrer et vider la bouteille à tour de rôle, sachant que nous étions à 2800 mètres d’altitude, cramés par le soleil… La suite est aisée à imaginer !

Le cœur hardi, les jambes vaillantes, le tournis aux têtes, les yeux vitreux et sans peur ni reproche, nous dévalâmes les pentes ! Plutôt nous planions au sens propre comme au sens figuré. Survolants les pistes noires et les bosses et le verglas, nous foncions en ligne droite, larmes aux yeux et brise mordante sur nos joues ! La tête secouée comme un prunier, qu’importe ! Grâce au nectar des dieux issu de la vigne, j’avais retrouvé ma forme habituelle et mon entrain à l’origine de ma réputation de casse-gueule (exagéré, exagéré, je vous rassure). Allez, on a le temps de se faire une dernière descente et nous arrivons au sommet à 16h. Plus qu’une demi-heure avant de rattraper les télécabines menant au car garé dans le parking de l’Orelle. C’est jouable, c’est jouable et avanti bambino ! Slaloms, sauts, schuss ! Nous arrivâmes aux télécabines A qui nous permettaient de joindre les télécabines C. Fermé ! Heure de fermeture : 15h45 ! No problema, nous prenons un télésiège menant aux télécabines B avant de choper les télécabines C. Fermé ! Heure de fermeture : 16hOO. Il était alors 16h15. Très zarbi que les remontées mécaniques au fond des pistes soient fermées en premier alors que c’est l’inverse normalement. Il a fallu se rendre à l’évidence : le car partirait sans nous… Ah que nous avions l’air fin !

Heureusement, le type des remontées mécaniques nous a renseigné sur l’existence de cars partant pour Moutiers et de là il est possible de prendre le train. A nouveau nous dévalâmes les pentes,tout droit, tout droit ! Pour se retrouver nez à nez avec le même type de tout à l’heure ! Très sympa, il nous guide vers les locaux des responsables des remontées et là nous attendîmes le car. La chauffeuse, non seulement de nous offrir le voyage, nous a également déposé à la gare même de Moutiers ! Vraiment sympa. C’était étrange de se retrouver dans ce mode de locomotion avec tous ces gens des remontées portant la même combinaison au nom de Val Thorens, dans le genre « Club Med »… Entre-temps, j’avais envoyé un SMS à ma douce afin qu’elle se renseigne sur les trains en direction de Lyon. Chose dite, chose faite et par chance nous avions peu de temps d’attente entre l’arrivée du car et le départ du train. 30 minutes à tout casser !

A la gare de Moutiers, nous réservons les billets et montons dans le train allant à Chambéry. Là bas, il faut changer pour un autre qui va à Lyon même et la durée de correspondance est de 10 min. Perfecto ! Au détail près que nos affaires étaient restées dans le car… Oh, pas grand chose ! Nos chaussures seulement… Chaussures ? Il fallait donc se taper tout le trajet avec nos vêtements de ski, les skis, les bâtons (location à Lyon) et… nos chaussures de ski ?! Vous imaginez le boucan que nous faisions dans la gare et les couloirs du train ? Une fois assis, nous n’avions qu’une seule hâte : retirer nos chaussettes et exposer nos pieds endoloris à l’air libre ! Les chaussettes étaient étendues sur la barre des rideaux des fenêtres. Personne autour de nous. A cause de l’heure tardive ou de la puanteur qui émanait de nos pieds ? Les deux je pense… Arrivés à Chambéry, on se dépêche, hop, hop ! Et ce crétin de beauf a eu la bonne idée de déraper sur les quais pour se péter le coude droit. En même temps, il a failli me niquer la rotule droite avec sa bonne grosse chaussure de ski ! Maint jurons que je ne répéterais pas furent proférés. Trébuchants, boitillants, et dépêchons nous pour ne pas rater l’autre train ! Dans la rame, même scène : chaussettes sur les sièges et puanteur lancinante…

Enfiiiin Lyon ! Normalement, il reste 15 min de marche entre la gare et l’appartement. Non merci, mieux vaut prendre le métro. Imaginez la scène que voilà : deux fringants hommes en combinaison, skis dans une main, bâtons dans l’autre, le bonnet sur la tête. Mines arrogantes et fiers comme Bataclan ! Traçant notre chemin dans la foule et laissant un sillage de cacophonie avec nos chaussures de ski résonnant bruyamment sur le carrelage des couloirs de métro. Nous avions cure du regard des passants ! Enfiiiiin, l’appartement pour croiser la voisine qu sortait à l’instant même. Sa tête fut inoubliable ! Le seuil de la porte d’entrée franchie, il était alors 21h… Précisons également que ma compagne était allée à la place Bellecour pour essayer de choper le car contenant les chaussures. 1h30 d’attente. En vain… Tant pis, le beauf les cherchera dans la semaine.

Seulement, je devais rentrer à paris après-demain, soit lundi dernier et je ne possédais pas d’autres paires de chaussures sauf des tongs qui me servent de pantoufle dans l’appartement. Que voulez vous ? J’ai fait le trajet Lyon-Paris en tongs. Pantalon de velours, pull d’hiver, long manteau chic et je marchais en tongs ! Dans les villes, les gares, le train, le métro… Regards interloqués des passants, sourire au coin de ma copine qui rentrait avec moi et je m’en allais comme si de rien n’était ! Le temps était clément et ma foi ce n’est pas désagréable un peu d’air froid aux orteils !

Une belle histoire n’est-il pas ? Cette journée restera marquée dans ma mémoire et surtout les rires que nous ne pouvions cesser à l’idée de la raconter aux autres. Couillons pour un temps, couillons pour toujours et avec joie !

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6 Pierrot ont pris leur plume. Et toi ?

  1. Lorette

    Ah là là, y a des gaffeurs à l’horizon !

    C’est marrant mais moi aussi je suis rentrée de Lyon (pour Paris) lundi soir, j’aurais pu te croiser, toi et tes tongs…

    En tout cas, mes tripes ont pris un sacré bon coup !

    mardi 5 février 2008 à 20 h 09 min
  2. Ah, le jour collait mais pas l’heure.
    Décidemment, nous ne faisons que se croiser ! 😉

    Oh, fallait peut être prouter un coup pour soulager tes tripes ?

    mercredi 6 février 2008 à 21 h 43 min
  3. cybie

    Je découvre ton blog par le biais de Prismavilla. Un vrai bonheur !

    Bisous

    mardi 18 mars 2008 à 12 h 25 min
  4. Tant mieux donc.
    Bienvenue, bienvenue !
    😉

    mardi 18 mars 2008 à 18 h 54 min
  5. enolia

    Marrant ton récit de deux vrais couillons! au moins, vous en avez des choses à raconter 😀 je me suis retenue de rire trop fort, car suis au boulot… mais c’est un vrai pliaisir de te lire 😉

    Les tongs.. ça me rappelle mes premiers pas en tant qu’étudiante sur Paris. Je n’ai pas quitté mes tongs (et mes lunettes de soleil sur la tête) pendant 2 mois de septembre-octobre 2005 : j’étais encore la ptite niçoise en vadrouille ^^

    lundi 14 avril 2008 à 15 h 43 min
  6. Oui, je m’en rappelle. Surprise tu étais par les parisiens qui étaient en pull je crois ? Et tes pieds étaient bien rouges comme des homards ébouillantés ou ça allait ?

    😉

    lundi 14 avril 2008 à 18 h 54 min

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