Les croisades vues par les Arabes

Mosaïques : CultureLectures

mardi 29 juin 2010

Tout est dit dans le titre du livre de Amin Maalouf qui raconte la triste époque des Croisades de 1096 à 1291. Triste car d’après les chroniqueurs arabes de l’époque, les Croisés se sont donnés à cœur joie pendant deux siècles dans des pillages et des massacres sans nom, allant même jusqu’à manger « les païens » ! A ma gauche, les occidents désignés sous le nom des Franjs véhiculeront le barbarisme sous couvert de la religion, pire : ce sont des fanatiques assoiffés de pouvoir et de richesse. A ma droite, les arabes ne s’en sortent pas mieux avec leur incapacité à unir les forces et à se déchirer entre eux pour des obscures raisons de pouvoir et de domination entre les princes et officiers de tout poil. Il n’est donc pas étonnant que les Franjs réussissent à rester pendant 200 ans sur la Terre sainte, Jérusalem notamment.

Le sujet est inédit et intéressant car le plus souvent le point de vue des Croisés domine dans les manuels scolaires mais moins celui des envahis. Tout cela ne fait que renforcer ma conviction qu’il n’existe aucune guerre qui soit juste ni même sainte car elles sont inévitablement déclenchés par l’avidité des puissants au détriment du petit peuple, quel qu’il soit. J’ai bien aimé la conclusion où l’auteur montre que la civilisation Occidentale, alors très en retard par rapport à celle Orientale, fera des énormes progrès en s’appropriant le savoir des Arabes dans divers domaines : l’écriture, la médecine, les épices, les oignons, etc. Les Arabes, quant à eux, s’enfermeront dans leur monde par refus du progrès. Le résultat est que les relations entre l’Occident et l’Orient ont été chamboulés à jamais comme en témoigne les tristes événements en Irak, Palestine, Israël et Égypte depuis des décennies.

Mon conseil : à moins d’être un passionné « pur et dur » de l’histoire, fuyez le livre car il est… chiant à lire ! Ni plus, ni moins. Il n’y a aucune histoire, juste une avalanche de noms et de dates sous un pseudo-récit. J’ai cru me plonger dans un manuel d’histoire barbant et dense, à tel point que j’ai survolé les chapitres à partir de la centième page. Il n’y a que l’introduction et la conclusion qui m’ont plu… C’est dommage et agaçant car il y a de la matière dans la thématique et le point de vue est original.

Au moins, j’aurais grappillé quelques connaissances et je vous invite à parcourir les articles suivants pour approfondir le sujet : Les Croisades vues par les arabes , Résumé sur les Croisades et Les croisades par Wikipédia.

Livre Les croisades vues par les arabes
[Scan couverture]

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  2. moi je ne l’ai pas trouvé ennuyeux ce bouquin, mais peut-être parce que je l’ai lu comme un documentaire-manuel et non comme un roman ? Il est vrai que l’écriture en est un peu (beaucoup ?) lourde mais il est si riche d’enseignement, allez, soyez courageux !

    mardi 29 juin 2010 à 23 h 44 min
  3. Sirtin

    Merci pour vos avis. Disons que la forme m’importe autant que le fond. Si on rate un sujet intéressant juste parce que c’était ennuyeux, c’est un peu dommage, non ? En tout cas, je suis content de voir que ce n’est pas le cas pour tout le monde !

    Je ne sais pas si je lirais les autres livres mais j’en prends note.
    😛

    jeudi 1 juillet 2010 à 22 h 17 min
  4. Les envahis ? Ce ne sont certainement pas les arabes.

    Le proche orient de l’époque est chrétien, de culture grecque en butte aux invasions musulmanes.

    Sous les coups des armées islamiques les grandes cités chretiennes tombent : Antioche, Nicée.

    L’empereur Byzantin appelle les chretiens d’occidents a venir en aide a leurs freres d’orient. Le pape relaie cet appel et une ferveur immense se crée qui soudera definitivement l’occident chrétien.

    Maalouf passe completement a coté de ce « détail » et les envahisseurs deviennent victimes.

    mardi 25 novembre 2014 à 7 h 17 min
  5. La culture occidentale des croisades n’est pas tres en retard comme l’exprime Maalouf.

    Le pape a introduit en la prennant aux arabes la numeration positionnelle des hindis un siecle avant les croisades.

    La Catalogne qui est le bastion avancé de l’occident face a l’Espagne conquise par les musulmans est un fabuleux centre de renseignement scientifique qui aspire tout le savoir que les arabes ont pris aux civilisations d’orient : hindis, perses, chinois.

    Les croisades ouvrent un second point de contact.

    Sil ´occident a recupéré ainsi nombre de savoirs, c’est qu’il avait la capacité scientique, les savants et l’organisation capable de les absorber.

    Helas Maalouf se laisse ici aussi aller a la caricature faute d’oublier son parti pris.

    Son livre est surtout un echo non critique de la vision des croisades par les arabes actuels.

    mardi 25 novembre 2014 à 7 h 28 min
  6. Sirtin

    En tout cas, cela montre que les cultures et les savoirs s’échangent et circulent d’une manière ou d’une autre. Et qu’il n’y a pas de « méchants » d’un côté, ni de « gentils » de l’autre.

    mardi 25 novembre 2014 à 20 h 24 min

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