Température et sang ne font pas bon ménage…
Un nouvel facteur jouerait sur la transfusion sanguine ! Tel est le scoop affiché par le magazine Science insolite (Mars 2008, n°157, p 12). Cette brève révélait l’influence de la température sur le sang selon les latitudes. Bien que connu, il fut systématiquement sous-estimé par le corpus scientificus et médicalus. Le risque encouru par les malades, lors des opérations nécessitant un apport de sang (chirurgie, accidents…), serait un « choc thermique ». Toujours désagréable, plus rarement mortel… Une fois de plus, je suis resté sur ma faim (de vampire ?). D’où quelques petites recherches dans le but d’étoffer le sujet de cet article.
Avant tout, il faut savoir que le sang contient des globules rouges circulant dans tout l’organisme. Ils sont indispensables dans la diffusion du dioxygène, des poumons aux organes. Sans eux, pas de transport de ce précieux élément de l’air et donc pas de production énergétique cellulaire. Or, les globules rouges contiennent à leur surface des antigènes. Quésaco ? Ce sont des substances (protéines ou fragments de protéine appelés peptides) étrangères à l’organisme pouvant provoquer une réponse immunitaire dans le but de les éliminer. Comment ? Grâce aux lymphocytes B (classe de globules blancs) qui produisent des anticorps reconnaissant spécifiquement ces antigènes. Je simplifie les mécanismes mais l’essentiel est là.
Quels sont les antigènes présents à la surface des globules rouges ? Les plus connus sont le système ABO. Selon les individus, ils sont du groupe sanguin A, B, AB ou O.
N’oublions pas le système rhésus qui est le second système antigénique attaché aux globules rouges. Les rhésus positifs sont ceux qui possèdent l’antigène D. Les rhésus négatifs n’ont pas cette molécule. D’autres molécules sont associées aux globules rouges mais les plus connues sont les système ABO et rhésus.
Ce sont des critères vitales à prendre en compte lors des transfusions sanguines sous peine d’entraîner de graves complications à l’organisme. En effet, si le sang transfusé du donneur n’est pas compatible avec celui du receveur, les défenses immunitaires du corps du receveur se mettent en branlent et attaquent ce sang, perçu comme un élément du « non-soi », étranger. Via les anticorps. Ce qui entraîne un rejet.
Quel rapport avec la brève de Science insolite ? Il se trouve que d’autres antigènes sont également présents à la surface des globules rouges, appelés califris (du latin calidus, chaud et frigus, froid). Il existe trois variantes : les X, les Y et les Z. Ils ont pour propriété d’être sensible aux variations de températures. Mais la température corporelle de l’Humain est fixé à 37,6°C, non ?
vous demandez vous. Oui mais des variations infimes, de l’ordre de 0,01°C sont suffisant pour affecter les califris. Et les passer d’une variante à l’autre du fait de leur instabilité ! Une cause imperceptible aux conséquences parfois disproportionnées. En effet, si les califris du donneur sont incompatibles à ceux du receveur, il s’ensuit un « choc thermique ». Des sensations très désagréables qui se manifestent sous forme de picotement plus ou moins intense sur tout le corps ! Plus rarement mortels pour les plus sensibles, c’est à dire ayant des défenses immunitaires plus virulents. La seule parade est de refaire une transfusion complète jusqu’à élimination des symptômes !
Quelle est la répartition des variantes des califris ? Les X, Y et Z sont respectivement répandus parmi la population de l’hémisphère nord, de l’équateur (entre les tropiques du Cancer et du Capricorne) et de l’hémisphère sud. Tant que les modes de transport restaient peu développés, les cas de « choc thermique » étaient extrêmement rares. D’où la sous-estimation générale par les médecins et les scientifiques. Or, la mondialisation ne fait qu’augmenter, les transports sont à l’échelle mondiale : le métissage s’accélère. d’où les répercussions sur les califris de leurs globules rouges. Maintenant, il est vivement conseillé d’effectuer des tests préliminaires avant toute transfusion. Tels sont les conséquences inattendues, parmi d’autres, de la mondialisation… Étonnant, non ?
Bravo aux clairvoyants et malheur aux naïfs ! N’aviez vous donc point senti les relents d’un certain poisson ? Caca nunu larlar !
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slt, j’ai lu avec beaucoup d’interet ton exposé: tres interessant, mais alors peux tu m’expliquer pourquoi avec un thermomètre a IR sur l’artère temporale droite je n’obtiens pas la même t° en rectal . aurais tu une explication
merci. alain.
Euh, c’est un poisson d’avril, cet article…
Je ne sais pas mais je sais que je fais plus confiance à la température rectale qu’à un autre endroit du corps. Elle correspond à la température interne du corps qui est plus stable que celle de la bouche, de l’aisselle ou de l’artère temporale.
slt j’ai lu ton expose mais il faudrait m’expliquer pour que je comprenne mieux 😀 :
Voilà l’explication : c’est un canular.
😉